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lundi, 13 août 2012

Non à la charia !

daniel-pipes-v.jpgDes citoyens de l'Oklahoma
disent non à la charia
Source :
http://fr.danielpipes.org
Adaptation française :
Johan Bourlard

L’aspect de l’islam que les Américains avertis trouvent le plus discutable n’est pas d’ordre théologique (savoir par exemple si Allah est Dieu ou pas) ni symbolique (tel un centre islamique à Manhattan) mais bien juridique, à savoir le code de lois qu’on appelle la charia.

À juste titre, ils disent non à un droit qui place les musulmans au-dessus des non-musulmans, les hommes au-dessus des femmes et contient nombre d’éléments contraires à la vie moderne.

En juillet dernier, Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des Représentants des États-Unis, a sensibilisé comme jamais l’opinion publique sur le danger de la charia en critiquant violemment ses « principes et châtiments totalement incompatibles avec le monde occidental » et en appelant au vote d’une loi fédérale qui « déclare qu’aucune cour dans tous les États-Unis ne peut en aucun cas substituer la charia à la loi américaine. »

Malgré quelques soubresauts dans ce sens, il n’existe aucune loi fédérale de ce genre. Cependant, le pouvoir législatif de deux États, le Tennessee et la Louisiane, ont récemment adopté des lois qui empêchent concrètement l’application de points de la charia qui violeraient les lois existantes et la politique publique. De plus, dans un referendum du 2 novembre, les électeurs de l’Oklahoma ont de même voté à 70 pour cent en faveur de l’amendement de la constitution de leur État.

Zuhdi Jasser, de l’AIFD, approuve.

Même s’il a été applaudi par des musulmans modérés comme Zuhdi Jasser, un passage de ce qu’on appelle « l’amendement Sauvez notre État » a alarmé les islamistes. Le Conseil aux relations islamo-américaines (CAIR), accusé à juste titre de tentative « de renversement de l’ordre constitutionnel aux États-Unis », a néanmoins convaincu un juge fédéral de district d’adresser une injonction à la commission électorale de l’État pour que celle-ci n’entérine pas l’amendement.

Une séance plénière pourrait encourager utilement un débat public autour de l’application de la charia. Dans cet esprit, examinons d’un peu plus près l’amendement qui vient d’être adopté en Oklahoma (State Question 755). Celui-ci impose aux cours et tribunaux de l’Oklahoma de se fonder exclusivement « sur le droit fédéral et celui de l’État pour juger d’une affaire » et à l’inverse, rejette « le droit international » en général et plus particulièrement « interdit aux cours et tribunaux de tenir compte ou de s’inspirer de la charia » qu’il définit comme la loi islamique « fondée sur deux sources principales, le Coran et l’enseignement de Mahomet. »

Les critiques que l’on entend le plus à propos de l’amendement qualifient celui-ci tantôt de discriminatoire, tantôt de superflu.

Discriminatoire ? Certes, alors que la formulation pose problème (le droit international ne peut pas être rejeté et la charia ne devrait pas être citée nommément), le « State Question 755 » insiste très justement sur le fait que les juges doivent motiver leurs décisions d’après le seul droit américain. Contrairement à la rumeur, l’amendement n’exclut pas la charia du système judiciaire : les musulmans peuvent en effet se laver, prier, boire, jouer, nager, courtiser, se marier, avoir des enfants, léguer leurs avoirs, etc., selon les principes de leur religion. Par conséquent, l’amendement ne cause aucun tort aux musulmans américains.

Muneer Awad, du CAIR, désapprouve.

Superflu ? Même si aucune étude ne nous renseigne sur le nombre de cas où les juges américains prennent leur décision en se fondant sur la charia, une enquête provisoire parle de 17 décisions de justice dans 11 États, dont la plus fameuse est peut-être le jugement intervenu dans le New Jersey au sujet d’un couple marié de musulmans originaires du Maroc. L’épouse a rapporté que son mari l’a forcée à plusieurs reprises à avoir des relations sexuelles parce que, disait-il, « c’est notre religion qui le dit. Tu es ma femme, je peux te faire ce que je veux. » En somme, le mari musulman en appelait à la charia pour pouvoir violer sa femme.

Le juge de première instance lui a donné raison : « Le tribunal estime qu’il a agi selon sa conviction, à savoir son désir en tant que mari d’avoir des relations sexuelles à sa convenance, que cette attitude était cohérente par rapport à ses pratiques et qu’elle n’était pas défendue. » Par conséquent, le juge a décidé en 2009 qu’il n’y avait pas de preuve d’agression sexuelle.

En juillet 2010, une juridiction d’appel a cassé ce jugement et déclaré que le mari « ayant pris part à des relations sexuelles non consenties, avait agi en parfaite connaissance de cause, indépendamment du fait qu’il pensait que sa religion l’autorisait à agir de la sorte. » Selon l’analyse plus incisive de Newt Gingrich, le juge de première instance n’était « pas disposé à appliquer le droit américain à quelqu’un qui de toute évidence maltraite quelqu’un d’autre. »

Vient alors immédiatement à l’esprit le cas alarmant de la Grande-Bretagne où deux des personnages éminents du pays, l’archevêque de Canterbury ainsi que le lord chief justice [président de la plus haute instance judiciaire britannique], sont d’avis d’accorder un rôle à la charia au côté du common law britannique, alors qu’un réseau de tribunaux de la charia est déjà opérationnel dans le pays.

Loin d’être discriminatoires ou superflues, les lois qui interdisent la charia sont essentielles à la préservation de l’ordre constitutionnel contre ce que Barack Obama a appelé les « odieuses idéologies de l’islam radical. » L’American Public Policy Alliance a élaboré un modèle de législation que les législateurs de l’Oklahoma et de 47 autres États devraient adopter.

المصنف الإنجليزي الأصلي: Oklahomans Say No to Sharia
ترجمة: د. سداد جواد ألتميمي

00:05 Écrit par Bonnes Nouvelles dans Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charia, daniel, pipes, oklahoma, allah, dieu, islamique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 28 juin 2010

Chari'a

001a6113fc9506cd03766bc82fb0a1da.gifLa charia par © Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg

Charî'a signifie en arabe "fil conducteur dans la vie".

La charia n'est pas un code, comme par exemple le code Napoléon en France. Ce n'est pas un livre. C'est l'ensemble des interprétations juridiques et éthiques, souvent divergentes, qu'au cours des siècles les théologiens ont données (et continuent de donner) des Ecritures sacrées islamiques: c-à-d le Coran et la Sunna.

Il y a quatre écoles théologico-juridiques dans l'islam sunnite, toutes fondées au 8ème et 9ème s. :

1) L'école malékite (fondée par Mâlik ben Anas)
2) L'école chafé'ite (fondée par Châfi'î ou Shâfi'î) (1)
3) L'école hanbalite (fondée par Ahmad ben Hanbal) (1)
4) L'école hanéfite (fondée par Abû Hanîfa)

La charia ne concerne pas tous les aspects de la vie humaine, comme d'aucuns l'ont dit ou écrit. Cela est nettement exagéré dans le sens où elle réglementerait en totalité tous les détails de la vie humaine.

Certes les principaux domaines de l'activité humaine sont touchés par elle, mais à l'intérieur de chacun de ces domaines, il y a des zones vierges que les souverains musulmans et les particuliers ne se sont pas fait faute d'exploiter.

La charia est plus qu'un droit, puisqu'elle inclut les prescriptions cultuelles, et que sa fin dernière est non seulement d'organiser en ce monde la vie la plus vertueuse et la plus utile, mais aussi de préparer les membres de la communauté à leur salut futur. La charia est orientée eschatologiquement.

Elle classe les actions humaines en cinq catégories:

1) ce qui est obligatoire
2) ce qui est recommandé
3) ce qui est indifférent (ce sont les adiaphora de la pensée grecque), mubâh, ou licite
4) ce qui est blâmable (makrûh)
5) ce qui est interdit.

Exemple: ce qui est obligatoire, ce sont notamment les obligations cultuelles (cf. les cinq piliers de l'islam ). Il est recommandé de se marier (mais ce n'est pas obligatoire). Il est blâmable (mais non interdit) de rester célibataire. Ce qui est interdit comporte tous les crimes et délits qui relèvent du droit pénal, et les tabous alimentaires (interdiction de consommer des boissons fermentées, de manger du porc etc...)

La charia a été codifiée sous l'impulsion de deux grands fuqahâ' (théologiens-juristes) Shâfi'î (Châfi'î) (Gaza 767 - 820 Le Caire) dans sa Risâla et Ahmad ben Hanbal (Bagdad 740-31 juillet 855 Bagdad) [sur Châfi'î, voir le jugement de Dhahabî ici ]

La Risâla de Châfi'î définit avec netteté le rôle du Coran et de la Sunna, de l'idjmâ' (le consensus des Docteurs) et du raisonnement analogique (qiyâs). Il établit les principes suivants:
1) Il ne saurait y avoir de contradiction entre Coran et Sunna. La Sunna (les traditions du prophètes) explicitent le Coran.
2) Le Coran ne peut être abrogé que par le Coran et non par la Sunna. Quand il y a contradiction entre deux versets coraniques, le plus récent abroge le plus ancien.
La Sunna ne peut être abrogée que par la Sunna. Autrement dit: un texte ne peut être abrogé que par un texte de même niveau.
3) La Sunna doit être obéie comme émanant de Dieu en vertu de Coran 4.62 "Obéissez à Dieu et à son Prophète."
Pour aller plus loin:
François-Paul Blanc, Droit musulman , Paris, 2006
F P. Blanc, J.-P. Milliot, Introduction à l'étude du droit musulman, Paris, 2001
Louis Milliot, Introduction à l'étude du droit musulman, Recueil Sirey
N.J. Coulson, A History of Islamic Law, Edinburgh Paperbacks
Ignaz Goldziher, Introduction to Islamic Theology and Law, Princeton
Joseph Schacht, The origins of Muhammadan Jurisprudence, Oxford
Joseph Schacht, An Introduction to Islamic Law, Oxford
Henri Laoust, Le précis de droit d'Ibn Qudâma, Institut Français de Damas, Beyrouth, 1950
Henri Laoust, Le traité de droit public d'Ibn Taimîya, Institut Français de Damas, Beyrouth, 1948
Muhammad ibn Idris Shafi°i, La Risâla, les fondements du droit musulman, Paris, 1999

Copyright Ralph Stehly. Reproduction interdite, sauf dans dans un but non-commercial, et à condition de mentionner la source et l'auteur

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Notre seul commentaire sera bref : si le qour'an était une tasse de thé, la sounnah en serait le lait que je prend comme les Anglais qui disent : just a smoke ! (Juste un nuage) et la chari'a comme le sucre : c'est dire jamais.
A part la condamnation du voleur à avoir la main coupée que je n'arrive pas à admettre, toute la justice du Dieu Unique se trouve dans le qour'an mais assurémment pas dans les diverses chari'a des pays dits islamiques qui allient la cruauté inutile au ridicule scatologique (cf. article Khomeiny du 01/01/08 sur ce même blog).

00:05 Écrit par Bonnes Nouvelles dans Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : charia, voie, règles, conduite, musulman, loi, islamique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook