mardi, 03 mai 2011
Traduire et translitérer
"Il ne faut pas traduire le qour'an en langues étrangères. Seul l'inimitable qour'an doit être étudié en arabe !"
voilà ce que l'on entend à longueur de temps dans la communauté musulmane. Alors on me demande souvent comment je m'y suis pris pour avoir "osé" traduire le qour'an, parole du Dieu Unique .
Il y a encore 10 ans, quand je lisais ou récitais le qour'an en français, sur l'édition du [Complexe du Roi fadh] d'Arabie Saoudite, l'une des versions (couleur bordeaux et or) la plus répandue en France, avec celle abracadabrantesque d'Albin de Biberstein, dit Kazimisky, j'avais souvent constaté que des versets de 20 mots arabes étaient rendus par 35 mots français auquels il fallait ajouter ceux qui étaient placés entre parenthèse, du style : "punition (lapidation)".
J'avais vite compris que la traduction que j'avais entre les mains n'était sûrement pas très fidèle et qu'elle comportait de nombreux ajouts, même mineurs (un adjectif qualificatif en plus d'un nom commun isolé dans le texte en arabe). J'ai donc acheté une deuxième traduction qui m'a fait entrevoir des écarts de sens assez peu croyables, puis une troisième m'a amené au bord d'un délire romantique, une quatrième ... jusqu'à 32 à ce jour.
Alors j'ai demandé l'aide de mon ex épouse, une cousine du pseudo chérifien commandeur des crédules qui connaissait des passages entiers du qour'an par coeur pour avoir fréquenté une madrassa, alors qu'elle était plus jeune. Mais elle m'a envoyé sur les roses (ou plutôt sur les dattes) et m'a dit qu'il impossible de traduire le qour'an que les savants n'y parvenaient pas eux-mêmes et que même si elle savait le réciter, elle n'en comprenait pas le sens pour autant.
Il n'en fallait pas moins pour piquer mon amour propre au vif l'ancien étudiant en Belles Lettres & Philosophie avec de bonnes notions de linguistique, sémantique et m'inciter à me lancer dans ma propre traduction. Aidé de 5 dictionnaires arabe-français, de tafsir, de mes 32 traductions....
Aussi, durant 4 ans, à raison de 8 heures de travail par jour, j'ai traduit verset par verset en recopiant sur mon ordinateur, en arabe translittéré (utilisation de lettres latines en lieu et place des lettres et signes arabes), chaque mot du qour'an en le vérifiant au niveau du sens et de la grammaire. Après 2.500 heures de travail environ, j'en étais ainsi arrivé à un triple ouvrage :
Un qour'an translitéré + un qour'an en français + un dictionnaire encyclopédique de 700 pages de termes et d'explications relatives à mon travail. Après cela, j'ai pensé à les présenter au grand public sous forme d'un blog d'une part et d'un e-book d'autre part.
La grande leçon de ce travail est que nombreux sont ceux, qui en prétextant que le qour'an n'est pas traduisible, injurent
- le Dieu Qui a révélé Sa volonté au moyen une Parole qui se dit elle même évidente (moubin), claire (bayan) et majoritairement simple
- les francophones qui soit dit en passant possèdent l'une des langues les plus sophistiquées du monde, n'en déplaise à nos amis anglophones.
Je concluerai, une fois n'est pas coutûme, sur une prédiction : le qour'an en français (par forcemment le mien) sera celui qui libérera la puissance de la Parole bienfaitrice du Dieu sur le monde à venir, alors que celui en arabe, tout en restant la référence incontournable et historique, ne fera que continuer à plonger la communauté des croyants dans l'obscurantisme et la perversion (oui, oui, rien que çà !). chayR.
[Photo crédit X, jeunes africains déchiffrant le qour'an (Coran) sur des tablettes de bois dans une madrassa (école coranique).]
00:05 Écrit par Bonnes Nouvelles dans Spiritualité | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : traduction, translitération, lire, écrire, recopier, coran, qour'an | | del.icio.us | | Digg | Facebook