dimanche, 26 août 2012
Existe t-il des "intellectuels musulmans" ?
COPIE COLLE D"UN ARTICLE PARU SUR
http://www.enquete-debat.fr
On présente souvent Tariq Ramadan ou Malek Chebel comme des “intellectuels musulmans”. Or les deux auteurs musulmans les plus invités dans les médias en France n’ont quasiment écrit que sur l’islam. Peut-on encore les appeler “intellectuel”, alors qu’un intellectuel est en Occident celui qui réfléchit sur tous les sujets ? Tout cela n’en dit-il pas long sur la pauvreté intellectuelle dans l’islam et dans le monde musulman en général ?
32 livres, dont 31 sur l’islam. Voici le bilan impressionnant de Tariq Ramadan, principal “intellectuel musulman” à être médiatisé en France. L’Islam et le réveil arabe ; Mon intime conviction ; Islam, la réforme radicale, éthique et libération ; Muhammad, Vie du Prophète ; Mondialisation Résistances musulmanes ; Les musulmans d’occident et l’avenir de l’islam ; Jihâd, violence, guerre et paix en Islam ; Dar ash-shahada : L’Occident, espace du témoignage ; La foi, la Voie et la résistance ; Musulmans d’Occident : Construire et Contribuer ; De l’Islam ; Aux Sources du renouveau musulman – D’al-Afghâni à Hassan al-Bannâ, un siècle de réformisme islamique ; Entre l’Homme et son Cœur… ; Islam : Le face à face des civilisations – Quel projet pour quelle modernité ? ; L’islam en questions ; Ouvrage collectif, La spiritualité, un défi pour notre société – Convictions en dialogue et responsabilités communes ; L’Islam et les musulmans, grandeur et décadence ; Peut-on vivre avec l’Islam ? Le choc de la religion musulmane et des sociétés laïques et chrétiennes ; Être musulman européen : Étude des sources islamiques à la lumière du contexte européen ; Les Musulmans dans la laïcité : Responsabilités et droits des Musulmans dans les sociétés occidentales ; Le Coran : Nouvelle traduction française du sens de ses versets ; Traduction Le Saint Coran – Chapitre Amma avec la traduction en langue française du sens de ses versets (par Tariq Ramadan) et la translittération phonétique en caractères latins ; La Vie du dernier Prophète ; The Messenger ; Western Muslims And the Future of Islam ; Islam, the West, and Challenges of Modernity ; To Be a European Muslim ; Muslims in France ; In the Footsteps of the Prophet: Lessons from the Life of Muhammad ; Reformismo Musulman, El – Desde Sus Origenes.
Ce n’est guère mieux pour Malek Chebel, avec 36 ouvrages parus, et seulement 5 livres qui n’ont rien à voir avec l’islam. Le corps en Islam ; L’Esprit de sérail, mythes et pratiques sexuelles au Maghreb ; Histoire de la circoncision des origines à nos jours ; L’imaginaire arabo-musulman ; Dictionnaire des symboles musulmans ; Encyclopédie de l’amour en Islam. Érotisme, beauté et sexualité dans le monde arabe, en Perse et en Turquie ; Les symboles de l’Islam, ; Préface de Coran, Traduit par Edouard Montet ; Mahomet et l’Islam ; Le Sujet en Islam ; Islam et Libre arbitre, la tentation de l’insolence ; Dictionnaire amoureux de l’islam ; Manifeste pour un islam des lumières ; Préface de L’islam, passion française. Une anthologie ; L’islam et la raison, le combat des idées ; Le Kama sutra arabe, 2000 ans de littérature érotique en Orient ; Le Coran raconté aux enfants ; L’Islam expliqué ; Treize contes du Coran et de l’Islam ; L’esclavage en terre d’islam ; Ouvrage collectif Prières d’Islam. Ce que les hommes disent aux Dieux ; L’Islam pour les Nuls ; Sagesses d’Islam ; Coran (nouvelle traduction) ; Dictionnaire encyclopédique du Coran ; Les grandes figures de l’Islam ; Les Enfants d’Abraham. Un chrétien, un juif et un musulman dialoguent, avec Alain de La Morandais, Haïm Korsia ; Dictionnaire amoureux de l’Algérie.
Pourquoi n’appelle-t-on pas ces auteurs des imams, puisque leur travail consiste principalement à faire du prosélytisme de l’islam ? Malek Chebel est d’ailleurs membre de l’équipe des 3 représentants de religion, sur Direct 8, avec un rabbin et un prêtre…
Des hommes d’un seul livre : le Coran
Ce constat accablant de pseudo-intellectuels obsédés par l’islam en dit long sur ce qu’est l’islam, et sur la fermeture de l’esprit qu’il représente, y compris en Occident. Cette idéologie oblige ses adeptes à se concentrer sur un seul livre, le Coran, et à mettre de côté tous les autres, sauf s’ils traitent d’une manière ou d’une autre du Coran, de l’islam, des musulmans ou des pays musulmans, comme la double liste ci-dessus permet de le constater. Or les hommes d’un seul livre ne peuvent être que des fanatiques, d’ailleurs fanatique a d’abord signifié “Qui se croit inspiré par la Divinité” selon le Trésor informatisé de la langue française. La définition la plus moderne de fanatique est la suivante : “Qui est porté au fanatisme, qui adhère à une cause ou à une doctrine religieuse, politique ou philosophique avec une conviction absolue et irraisonnée et un zèle outré poussant à l’intolérance et pouvant entraîner des excès”. Tel est bien le cas de ceux qui se font appeler par des médias complaisants des “intellectuels musulmans”.
Un manque d’ouverture criant du monde musulman
Ce constat n’est pas propre aux deux personnalités citées. Dans le monde musulman, on ne trouve guère de livres qui parlent d’autre chose que d’islam, du Coran, ou des juifs (en mal bien sûr, comme le Coran d’ailleurs). Le protocole des sages de sion et Mein Kampf figurent parmi les meilleures ventes des pays musulmans, on les trouvait même récemment sur un salon du livre à Casablanca. Et bien que l’activité de traduction ait joué, dans le monde arabo-islamique au IXe siècle, un rôle fondamental dans la récupération des cultures grecques, persanes et indiennes par le monde arabe puis leur transmission, à partir du XIIIe siècle, à l’Occident, depuis la fermeture des portes de l’ijtihad le monde musulman vit replié sur lui-même, persuadé de détenir la vérité, et n’éprouve donc pas le besoin de lire des auteurs étrangers, sauf s’ils sont musulmans, antisémites ou négationnistes. On connaît la carrière des Garaudy et des Faurisson dans ces pays-là, L’effroyable imposture de Thierry Meyssan (qui vit en Syrie) ou Sarkozy, Israël et les Juifs de Paul-Eric Blanrue ont également connu leur traduction et leur succès en arabe.
Selon l’institut des informations scientifiques, l’ensemble des publications scientifiques publiées dans le monde entier s’élève, au cours des cinq dernières années, à 3.5 millions de recherches reparties comme suit :
- 37 % publiées par l’Union Européenne.
- 34 % par les États-Unis d’Amérique.
- 21 % par les Pays Asiatiques.
- 2,2 % par l’Inde.
- 1,3 % par Israël
- Entre 0 % et 0.03 % par chacun des pays arabes. (Il s’agit des plus mauvais résultats dans le monde) (!)
Par ailleurs l’ensemble des livres traduits dans le monde arabe est très bas. Il y a certes débat sur la question : certains prétendent que “La plupart des pays arabes n’ont pas retenu les leçons du passé et le champ de la traduction demeure chaotique. En termes de quantité, en dépit de l’augmentation du nombre de livres traduits dans le monde arabe de 175 par an dans la période 1970-1975 à 330, ce chiffre correspond au cinquième des traductions publiées en Grèce. Le total des livres traduits de l’époque d’Al-Ma’mûn à aujourd’hui s’élève à 10 000 – l’équivalent de ce que l’Espagne traduit en un an (Shawqi Galal, 1999, 87). Cette disparité s’est révélée dans la première moitié des années 1980 : dans ces cinq années, le nombre moyen de livres traduits par million d’habitants était de 4,4 dans le monde arabe (moins d’un livre par an et par million d’Arabes) quand il s’élevait à 519 en Hongrie et 920 en Espagne” (source : UNDP, Arab Human Development Report 2003, op. cit. , p. 67).
D’autres prétendent qu’il y a plus de traductions : “D’après mes calculs, l’ensemble des traductions arabes réalisées des années 1950 à aujourd’hui dans le cadre de politiques d’exportation (programmes de traduction étrangers) ou d’importation (programmes nationaux) représenterait au moins 8 000 titres, sur un nombre total de traductions que j’estime entre 20 000 et 25 000 titres, c’est-à-dire un gros tiers. C’est énorme, et révélateur du statut symbolique du livre en général et du livre traduit en particulier aux yeux des acteurs politiques et intellectuels tant nationaux qu’étrangers.” (source : Richard Jacquemond, cairn.info)
Même en retenant cette dernière option, cela reste très largement inférieur à ce qui se pratique en Occident, et comme le dit Richard Jacquemond c’est à prendre avec des pincettes : “Ainsi, sur les 498 notices pour l’Irak, on trouve 329 traductions en diverses langues de “livres” de Saddam Hussein“. Quiconque est déjà allé dans le monde arabo-musulman ne peut que constater ce fait : la plupart des livres occidentaux y sont introuvables, et pour cause, ils sont le plus souvent considérés comme “haram”, impurs, car ils traitent d’autre chose que d’islam et du Coran. Et ce ne sont pas les nouveaux régimes islamistes en Libye, en Egypte et en Tunisie qui vont améliorer les choses. Pourtant, ici en France, à l’Institut du monde arabe et dans toutes les plus grandes librairies, on trouve des centaines de milliers de références de livres musulmans, y compris les plus violents (sachant que le Coran est très violent et antisémite lui-même mais qu’il n’est pas interdit car c’est un livre sacré).
Conclusion
L’islam n’est pas prêt de se réformer si l’on s’en tient aux prédicateurs comme Chebel ou Ramadan qui sont régulièrement mis en avant dans nos plus grands médias, leur assurant ainsi un prosélytisme rémunéré de l’islam. L’islam ne fait certes pas de distinction entre le religieux et le politique, mais la société laïque que nous sommes est censée la faire, or nous continuerons longtemps, je le crains, de présenter ces imams déguisés comme des intellectuels, au même titre qu’un Raymond Aron ou même qu’un Jean-Paul Sartre, quoi qu’on pense des lubies communistes et robespierristes de ce dernier. Là nous avons affaire à autre chose, à des imams qui prêchent à des millions de personnes par télévision et radio interposée, de façon bien plus efficace que dans les mosquées (qu’ils fréquentent aussi beaucoup, je vous rassure). Nous ne voyons pourtant aucun rabbin ni aucun prêtre ou pasteur intervenir aussi souvent qu’eux sur les questions religieuses (sauf le dimanche matin dans les émissions religieuses ce qui est normal), de telle sorte qu’en terre longtemps chrétienne et désormais laïque, nous laissons l’islam seul ou presque pour faire du prosélytisme avec l’argent public. A part ça tout va bien madame la marquise.
00:13 Écrit par Bonnes Nouvelles dans F o r u m | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Bonjour,
Je (re)découvre ton blog qui s'est un tant soit peu radicalisé... Mais une chose m'interpelle : le "copié collé d'un article paru sur ...". Tu m'avais habituée à un minimum de réflexion plutôt qu'à ça.
Écrit par : Chourimeene | samedi, 06 avril 2013
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